Diffusion en Europe

L'Empereur Charles Quint et sa cour itinérante ont emporté dans leur riche convoi des dentelles d'Italie; il est rapporté que Charles a parcouru durant son règne 25 fois les territoires hérités de ses grands parents (Roi d'Aragon, Reine de Castille, Empereur d'Autriche possesseur des Pays-Bas et des duchés d'Italie).

Ainsi aux Pays-Bas où les artistes étudiaient la peinture des maîtres flamands, les plus grands d'entre eux se sont intéressés à la dentelle et ont introduit le vocabulaire floral dans les dessins. Rappelons-nous que c'est au début du XVIème siécle que la tulipe fut ramenée de Turquie, cadeau du sultan à un invité de marque hollandais; la fleur la plus prisée valait des fortunes. C'est probablement à cette époque que la Belgique prit une situation de premier ordre dans l’art dentellier.

Bonnet de charles quint 1

 

 

 

 

 

 

Ci-contre : le bonnet de l'Empereur Charles Quint - Musée de Cluny

Il est agrémenté selon la technique italienne dite "buratto" qui consiste à broder sur des fils tirés. 

A mesure que le travail aux fuseaux se répandit dans les divers pays, chacun se l’assimila et y produisit le genre de dentelle qui convenait le mieux au goût et à la consommation locales.

Ainsi en Espagne, les étoffes qui sortaient des hôtels de Tiraz étaient si appréciées qu’on les garnît de passements de soie, d’or et d’argent, ceux-ci portèrent le nom de Point d’Espagne. Ce n’était pas la finesse qui était recherchée mais un effet de clinquant et de relief.

En France, c'est la reine Catherine de Médicis, épouse d'Henri II, qui amena la mode des fraises ou collerettes godronnées. Elle fit venir d'Italie un dénommé Frédéric Vinciolo pour les confectionner. Vinciolo publia le plus complet des livres de patrons qui soit connu en 1587.

Punto in area

 

 

Ci-contre portrait de Madame Vry dags van Vollenhoven -1620 - par Jan Anthonisz van Ravesteyn (1572- 1657)

 

Comme le disait Charles Blanc au XIXème siècle: " lorsque furent importées d’Italie les fraises ou collerettes à godrons, les dentelles à l’aiguille dont on les orna les terminaient sèchement, leur donnant des bords très aigus et en formaient comme un collier hérissé de piques". 

 

 

Rembrandt et la dentelle

Sa technique est si précise qu’il est possible de différencier sur ses toiles un point à l’aiguille d’un travail aux fuseaux.
Il esquissait le dessin sur un fond blanc et peignait ensuite les trous figurant les jours avec un pinceau très fin trempé dans la peinture de la couleur du tissu du vêtement.


Ci-contre portrait de Maertens Soolmans -1634

Rembrandt

Date de dernière mise à jour : 07/10/2021

Ajouter un commentaire